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ACTUALITÉS

L'histoire de la Bière de Noël

Cette année, notre fourmi s’est retrouvée confinée. Enfermée dans sa fourmilière, elle ne s’est autorisée que quelques sorties afin de subsister elle et ses nombreuses sœurs. Ne vivre que d’essentiel pendant tout ce temps. Après tout, nous n’avons physiologiquement besoin que de manger, boire et dormir pour survivre se dit-elle pour se rassurer. Retrouver l’essentiel sera l’un des points bénéfiques de cette période se dit-elle. En revanche, au fil du temps, elle se rend bien compte que d’autres besoins se font sentir… Dur pour une fourmi d’être privé d’interaction sociale quant on est un insecte… social justement !!! Dur également d’être privé de sa liberté, liberté qui lui semblait si évidente et inaltérable… Fini les promenades au bord du bassin des musards où au clair de lune… Fini également les virées à dos de libellule pour pouvoir ensuite pratiquer un de ses hobbys préférés : le saut en parachute… Fini les joutes et les joies de la compétition sans parler des fêtes nautiques… Fini d’aller boire un verre avec les copines fourmis ou encore de profiter d’un bon plat concocté dans les cuisines de son restaurant préféré… Fini les sorties au musée, au théâtre, dans les galeries d’art et tant d’autres lieux culturels qui participent à notre épanouissement quotidien. Elle a même vu s’annulé le concert qu’elle attendait tant de son artiste préféré. Alors, elle a voulu se rabattre sur la littérature et décide donc de remplir son attestation de besoins essentiels pour trouver de l’épanouissement dans cette drôle de période. En arrivant, surprise, la librairie est fermée… Horreur, comment faire ? Elle voit alors horrifiée un magasin seul et unique ouvert : la zone commerciale… Elle pourrait y trouver un livre mais devant la forte affluence, elle a peur de rencontrer le coronavirus sur sa route ce qui serait fatale à la fourmilière et surtout à sa vieille reine mère qui est identifiée comme sensible et vulnérable. Dépitée, elle décide de rentrer et trouve sur son chemin une amie qui lui dit alors de commander sur internet. Elle y réfléchit et se dit alors : « si je commande sur internet, je pourrais enfin lire et ne prendrait pas de risque face au virus… » Puis elle réfléchit encore et encore…. « Pour mon bon plaisir, je risquerais alors d’exposer des personnes qui elles n’ont pas cette liberté que j’ai moi de choisir. Je risque d’exposer en premier des fourmis qui travaillent au bureau et gère les nombreuses commandes reçues. Ensuite ce sera au tour de notre fourmi préparatrice de commande que reviendra le tour. Et ce centre c’est une vrai fourmilière, ça grouille de partout donc notre fourmi risque de croiser beaucoup d’autres sur son chemin. Cette fourmi une fois son travail terminé enverra alors le tout par « la fourmi postale ». Là encore, logistique, préparation d’envoi, expédition, livraison, combien seront encore impliquées…. Elle se dit que ce sera dur mais qu’il serait plus sage de ne pas commander et de se passer de livres. Elle a quelques vieilles reliques qu’elle n’a pas lu depuis des années et qu’elle prendra plaisir à déguster à nouveau en s’écoutant un peu de musique et en sirotant une bonne bière de sa production. Si seulement sa librairie était ouverte et son disquaire aussi… Elle n’aurait alors croisé qu’une personne consciente des risques engendrés et prête à les accepter puisque la décision d’ouvrir et de travailler lui aurait alors appartenu ! Elle aurait aussi profité de leurs conseils aiguisés en passionnés qu’ils sont et surtout, elle n’aurait croisé personne ou presque puisque ces lieux n’engendrent pas des affluences de plusieurs centaines de personnes par heure. Elle arrive maintenant à la fourmilière, pensive et réfléchissant à une solution… Elle pense à Noël, ce moment de joie et de retrouvailles familiales qui cette année n’aura pas lieu où alors différemment…. Elle a même entendu dire certains que notre père noël confiné n’aurait pas le temps ni ce qu’il faut pour produire les jouets commandés par les petites fourmis. Dans sa tête, elle refait le cours de sa pensée… Se concentrer sur l’essentiel… être privé de liberté… de culture… de moment de partage… protéger les siens… retrouver des amis autour d’une bonne table ou d’un verre, voir les petits commerces qu’elle affectionne tant réouvrir… Allez, c’est décidé, cette année le Père Noêl se sera moi. On ne peut pas acheter de cadeaux matériels, pas en l’état, on ne peut pas forcément trouver de quoi fabriquer non plus et le temps presse mais … Se concentrer sur l’essentiel…. Eurêka j’ai trouvé, s’écrie notre fourmi. Cette année ce dont nous avons besoin c’est de retrouver tout ce que l’on a perdu en 2020… Car plus que de matériel, c’est de liberté, de partage, de convivialité et de culture dont nous avons besoin. Que la vie reprenne et qu’en somme on retrouve un brin d’humanité… Enfin de Fourminité plutôt. Mais comment faire… Les épines de pin qui ont servi à la construction de la fourmilière ont une odeur magnifique qui commence à enivrer notre petite fourmi. Une équipe de fourmi butineuse revient avec la récolte du miellat de châtaignier de la forêt voisine. Le mariage des 2 odeurs s’accorde à merveille comme une promenade en forêt avec le vent soufflant dans les branches, un vent de … LIBERTE . Notre fourmi brasseuse avant tout se dit qu’il est temps de concocter une recette autour de cela et que ce sera sa manière à elle de redonner, de distribuer ce qui a été perdu. Aussitôt dit, aussitôt fait, notre fourmi s’affaire et cette année pour Noël, le père Noël passera bien au final pour nous apporter ses « utopies de Noêl ». Le nom de ce nouveau breuvage est tout trouvé et effectivement, cette bière a bien un goût de LIBERTE retrouvée !